Le 14/12/2012
Chronique d'une mort annoncée?...
C'est l'Apocalypse de la musique. Une étude approfondie de vieux manuscrits trouvés dans un ancien cookie en terre cuite sur un site enseveli de la Vallée des Coule-Oeuvres révèle que le prophète Jam, fils du chef de la tribu des Pentatonites, avait prédit la fin de la musique telle que nous la connaissons depuis des millénaires en raison de problèmes reliés à l'informatique, entre autres. En simulant l'activité virtuelle moderne sur de vieux bouliers, il s'est rendu compte que le nouveau miroir virtuel dans lequel les gens passeraient leur temps à se mirer leur renverrait une image déformée de la réalité sans qu'ils s'en aperçoivent, et qu'ils deviendraient ainsi les jouets d'esprits malveillants manipulant cet outil à leur gré, induisant les foules en erreur et promouvant les valeurs de la déchéance et de la corruption. Après un temps, leur esprit vidé de tout sens commun et absorbé dans l'attente d'un reflet rassurant venant de ce miroir diabolique, les humains en viendront à délaisser peu à peu l'harmonie et la justice, au profit de l'égocentrisme et des plaisirs vains. Le prophète Jam fait aussi référence aux anciennes écritures, notamment à un passage de l'Ecclésiaste : "Et moi, j'ai vu tout le dur travail et toute l'habileté dans le travail : que c'est l'acte de rivalité de l'un contre l'autre, cela aussi est vanité et poursuite de vent". Jam avait déjà compris, à cette lointaine époque, que la société humaine, fruit de la collaboration et du partage des premiers jours, en viendrait à sa destruction quand la musique serait devenue "un outil de guerre et de propagande, profanant l'Esprit de l'Harmonie" et "une pierre d'achoppement sur laquelle se briseront les amitiés". À la toute fin du manuscrit, une traduction approximative nous rend cette dernière mise en garde de ce vieil oracle oublié : "Si la musique ne rassemble plus les hommes mais les divise, si les chansons n'expriment plus la gloire mais la détresse, alors vous saurez que la fin est proche". Le reste du texte est illisible et constitué de ce qui semblerait être une forme antique de notation musicale, similaire à ce que l'on a déjà observé sur des fragments de poterie sumérienne, les "Tâb-la-tûr".